Pour son premier article sur le Québec, Michel Trudeau a choisi de
relater les résultats d’un sondage effectué auprès des 500
principaux dirigeants d’entreprises québécoises sur leur attitude
envers Internet, les nouvelles technologies de l’information et le
commerce électronique. À l’heure de la mondialisation, les
conclusions de ce sondage se rapprochent-elles des préoccupations
des gens d’affaires français ?
Montréal, 27 janvier 2003 - Sans
connaître la volonté des gens d’affaires français d’élaborer des
stratégies Internet pour leurs organisations, les résultats d’un
sondage réalisé auprès des 500 principaux dirigeants québécois sur
les technologies de l’information et Internet sont très
révélateurs: 85% d’entre eux affirment avoir développé une
stratégie Internet pour leur entreprise.
C’est énorme si l’on considère qu’il y a trois
ans à peine, en ma qualité de vice-président multimédia d’une
grande entreprise d’édition, j’ai dû présenter un plan de
développement de notre stratégie Internet devant un président et
une dizaine de cadres, aussi endormis les uns que les autres qui,
vraisemblablement, avaient bien d’autres préoccupations.
Il semble qu’aujourd’hui, les opinions et la
volonté de « faire des affaires » sur Internet aient bien changé.
Selon un sondage, réalisé par CEFRIO-Léger
Marketing, l’une des plus importantes firmes québécoise d’analyse
de marché, les décideurs québécois ont maintenant une attitude
très ouverte envers les nouvelles technologies de l’information et
les affaires électroniques.
94% des dirigeants s’entendent que
l’implantation des technologies de l’information et des affaires
électroniques constituera un défi important au cours des trois
prochaines années. Dans une très importante proportion, ces
dirigeants considèrent également qu’avant d’élaborer toute
stratégie d’entreprise, il convient de tenir compte des TI.
Cependant, 44% des dirigeants estiment que ce
type d’investissement procure un rendement peu élevé ou très peu
élevé.
Les freins aux investissements
Les sondeurs ont ensuite interrogé les
décideurs sur les principaux freins aux investissements en
nouvelles technologies de l’information. Ce sont les contraintes
budgétaires (51%), la résistance aux changements (31%) et la
manque d’information (23%) qui viennent en tête. Cependant, selon
les conclusions de ce sondage, il n’est pas difficile de faire
avancer les dossiers des TI auprès des dirigeants, des
fournisseurs et des conseils d’administration.
Mais que font les entreprises sur Internet? 35%
(le score le plus important parmi toutes les raisons évoquées) y
sont pour améliorer leur service à la clientèle. Viennent ensuite
la rationalisation des opérations, la consolidation de leur image
de marque, l’augmentation de leurs sources de revenus et enfin,
l’amélioration de leurs communications internes et de leurs
relations d’affaires.
Cependant, il existe seulement 5% des
dirigeants québécois qui ne naviguent pas sur Internet. La plupart
d’entre eux cependant utilisent le courrier électronique comme
outil de communication. Ceux qui naviguent, le font, en moyenne,
8,8 heures/semaine. 57% en profitent pour visiter les sites de
leurs concurrents.
Au total, 84% des dirigeants estiment
qu’Internet modifie leurs processus d’affaires. Parmi les
dirigeants d’entreprises dont les actionnaires sont
majoritairement canadiens, cette proportion se situe à 100%. Cette
opinion est partagée par 79% des dirigeants d’entreprises dont les
actionnaires sont majoritairement québécois.
Un exemple : Pratt & Whitney Canada
Pratt & Whitney Canada, dont le siège social
est à Longueuil, en banlieue de Montréal, conçoit et usinent des
moteurs d’avions qui volent dans 183 pays. On imagine bien la
complexité du service après-vente et de l’entretien des moteurs.
Afin d’augmenter l’efficacité du service,
l’entreprise a mis sur pied un système informatisé, accessible par
Internet, à la disposition de ses clients. Selon le président de
l’entreprise, M. Alain Bellemare, les clients « ont accès en tout
temps à la fiche technique du moteur - un genre de dossier médical
qui le suit toute sa vie – et peuvent ainsi effectuer des
diagnostics à distance et obtenir des conseils techniques ».
Dans l’ensemble donc, les dirigeants
d’entreprises au Québec encouragent le développement de stratégies
Internet afin de les aider à rencontrer leurs objectifs.
Cependant, il demeure que la rentabilité des
opérations en TI n’est pas toujours évidente. À cet effet, les
dirigeants d’entreprises doivent considérer qu’il faut optimiser
les ressources de l’entreprise à court terme sans jamais perdre de
vue la stratégie de développement à long terme.
Michel Trudeau,
Primacom
Inc, CA.
Michel Trudeau cumule plus de 35 ans d'expérience en
gestion de contenu pour des publications quotidiennes et des
magazines, au Canada et aux États-Unis.
Depuis trois ans, il dirige sa propre boîte de com à Montréal dans
cinq domaines spécifiques : l’image de marque, les relations
publiques, les publications, les stratégies Internet et la
formation des dirigeants d’organisation.
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