Du SOS à la remise en question de la mission.
Distinction entre les notions d’urgence et de crise et essai de
typologie des crises
Par François Miville-Deschênes, le 6
juillet 2014
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Les crises arrivent. Elles surgissent, parfois de façon
inattendue, le plus souvent à la suite d’une série de
circonstances et d’incidents divers. Il est cependant une question
qu’on se pose moins souvent : dans quel lieu sociologique se
produisent-elles? Il est clair qu’en de nombreuses occurrences,
elles se produisent au sein d’organisations : une grève, une
faillite, une contamination, un accident majeur (explosion ou
incendie). Mais quand survient une catastrophe naturelle, quand se
produit un accident polluant, à qui la chose arrive-t-elle ?
Pour répondre à la question, nous proposons ici d’aborder la
question de la crise non pas par sa genèse, qu’il s’agisse d’un
acte déclencheur, tel que rapporté notamment par Maisonneuve,
Lamarche et Saint-Amand 1, ou d’un processus, comme le propose
Roux-Dufort 2 mais par ses impacts. Nous suggérons de sortir de la
liste taxonomique habituelle des crises proposée par Lagadec et
Roux-Dufort 3 pour explorer l’aval de la crise.
Nous cherchons à opérationnaliser la réponse aux crises pour
paver la voie à la gestion des conséquences plutôt qu’à poursuivre
sur la lancée de l’annihilation des causes. En termes plus clairs,
après avoir éteint le feu, il faut ramasser les cendres et
remplacer ce qui a brûlé. Cette approche nous amènera d’abord à
distinguer plus précisément les notions d’urgence et de crise. Non
seulement la cause doit-elle la plupart du temps être «stoppée»
mais encore y a-t-il urgence à le faire. Le nettoyage et la
reconstruction semblent parfois moins urgents, moins pressants,
mais ils restent néanmoins tout aussi critiques et importants.
Selon Roux-Dufort, la crise est un épisode cosmogonique, et
«L’événement vu comme un épisode cosmogonique signifie qu’il
éclaire autant sur ses prolongements que sur ses origines.» 4
Roux-Dufort met de l’avant deux types de processus de crises :
d’une part «l’incident de trop dans le prolongement logique de ce
qui s’est tramé précédemment» et d’autre part, donnant comme
exemple la sécheresse de 2003 en France, le «catalyseur des
déséquilibres et de l’ignorance » qui révèle ses défaillances à
toute une société 5. En considérant la crise sous l’angle de ses
conséquences, il n’importe pas tant de connaître lequel des deux
processus a généré la crise que de ramener l’ordre, un ordre
ancien ou nouveau, dans la société touchée. Or la responsabilité
de ramener l’ordre, dans toute société le moindrement organisée,
est inscrite dans la mission d’au-moins l’une de ses
organisations.
Notre démarche n’exclut ni ne renie, bien au contraire, les
actions posées ou à poser en amont de la crise, celles qui
préviennent les causes justement. Nous considérons simplement
qu’il s’agit plutôt de gestion du risque que de gestion de crise.
Les communicants appuieront cette gestion du risque par la mise en
œuvre de la communication d’acceptabilité, fondée sur le principe
de la Social Licence to Operate, cet «ensemble de méthodes et
moyens destinés à faire connaître et accepter une activité,
généralement contestée, par des groupes sociaux, qui seront autant
de remparts en situation de crise» 6.
Notre propos sera illustré par des exemples, plus
particulièrement celui de la catastrophe survenue dans la
municipalité de Lac-Mégantic au Québec (Canada) le 6 juillet 2013
alors qu’un train transportant du pétrole brut a déraillé en plein
cœur de la ville après s’être mis en marche seul, pour ensuite
s’embraser et causer un gigantesque incendie causant la mort de 47
personnes et ravageant le petit centre-ville.
Définitions
Urgences
Le ministère de la Sécurité civile du Canada définit comme suit
l’urgence : «Incident présent ou imminent requérant la
coordination rapide des actions, des personnes et des biens, pour
protéger la santé, la sécurité et le bien-être des personnes ou
limiter les dommages aux biens ou à l'environnement» 7. C’est bien
entendu cette même définition qui est reprise dans la Politique de
communication du gouvernement du Canada 8 et qui guide les
interventions des communicateurs gouvernementaux canadiens en cas
d’urgence. On notera que, dans cette définition, la cause est
évacuée. L’urgence est considérée comme un événement qui porte, ou
risque de porter, atteinte aux personnes, aux biens ou à
l’environnement. Pour notre part, nous allons un peu plus loin, en
précisant que l’incident dont il est question constitue une perte
de contrôle. Nous proposons donc la définition suivante de
l’urgence:
Perte de contrôle qui demande un correctif immédiat afin de
prévenir des dommages à la vie ou à la santé des êtres humains ou
des animaux, à l’environnement, à la bonne marche des opérations
économiques ou à la survie des organisations.
Notre approche est simple : le bon fonctionnement de la société
est fondé sur des infrastructures et des façons de faire et ce,
dans tous ses aspects, qu’il s’agisse de prévention des épidémies,
de circulation aérienne, de protection de la qualité de l’eau, de
terrorisme, etc. La clé de notre définition réside dans cette
notion de contrôle et, conséquemment, de sa perte. Dans une
société fonctionnelle, le contrôle ne peut véritablement être
exercé que s’il inclut des outils ou instruments permettant de le
reprendre advenant le cas où on le perdrait. Il s’agit des
pompiers, des policiers, des hôpitaux, des lois et règlements, des
tribunaux, brefs de tous ces corps constitués ou de ces mécanismes
vers lesquels on se tourne ou que l’on utilise lorsque ces
incidents surviennent.
Pour le reste, les deux définitions s’équivalent – la nôtre est
d’ailleurs inspirée de celle du gouvernement canadien – et mettent
l’accent sur la nécessité de stopper immédiatement la perte de
contrôle afin de prévenir les impacts négatifs sur les humains,
les animaux, l’environnement et les institutions car leur survie
est en danger.
En cette nuit du 6 juillet 2013 à Lac-Mégantic, les urgences
consistaient à :
• Éteindre le feu
• Secourir les personnes prises dans l’incendie
• Leur prodiguer des soins
• Évacuer les personnes du quartier à risque
• Les héberger
• Arrêter l’écoulement de pétrole dans le système d’égout et
l’environnement
Crises
Puisque/ nous considérons la crise comme étant liée à
l’organisation, nous la relions aux racines même de celle-ci : sa
mission. Car pour trouver le «lieu» de la crise dans cette
organisation vue comme l’unité fonctionnelle de base de la société
considérée comme un engrenage qui la fait se mouvoir, il faut
regarder du côté de l’inaccompli, des lieux où «la raison d’être
ne démontre pas qu’elle a raison d’être».
Pour poser un diagnostic de crise, on se demandera donc si les
opérations sont toujours menées selon la planification et, et le
cas échéant, si elles peuvent l’être selon les processus et le
déroulement prévus en cas de rupture. On se demandera si
l’organisation a perdu des clients, qui n’auraient plus accès à
ses services, qui n’en seraient plus satisfaits ou qui auraient
perdu confiance en elle. La crise peut aussi être considérée du
point de vue de la gouvernance. Par exemple, les opérations
peuvent être menées de façon efficace et cohérente parce que les
processus sont bien rodés et que les employés peuvent suivre une
planification qui aura été bien diffusée au sein de
l’organisation. Mais si la structure de gouvernance est inefficace
ou dysfonctionnelle, on arrivera à la fin du cycle prévu dans la
planification sans qu’il ne soit relancé ou, s’il se présente des
failles ou des ruptures dans les processus, sans que personne ne
puisse y remédier, l’organisation fera face à une crise certaine.
En poussant plus loin la réflexion, on constate que le
dénominateur commun à ces «lieux de crise» est l’incapacité de
l’organisation à remplir sa mission. Cette incapacité, c’est le
résultat de toute crise, celui qui la définit quelles que soient
ses causes. Car si la crise est une rupture si cruciale, si
fondamentale, c’est qu’elle affecte la fondation même de
l’organisation, c’est-à-dire sa raison d’être, sa mission.
Il y a une distinction à faire entre la cause, qui appelle une
gestion de l’urgence, et les conditions de son avènement qui
détermineront, quant à elles, les stratégies de gestion de la
crise engendrée et dont l’urgence sera le symptôme. Considérons un
incendie. Il y a certes urgence à l’éteindre, comme ce fut le cas
à Lac-Mégantic, et ce, qu’il soit accidentel ou intentionnel. En
cas d’accident, pour prévenir la crise, on s’assurera que les
conditions favorables à l’éclosion d’un incendie ne se
reproduisent plus. Dans le second cas, l’incendie intentionnel, on
tentera d’arrêter les responsables pour éviter les récidives. Dans
un cas comme dans l’autre, une fois l’urgence passée, la menace
d’autres impacts négatifs mène à la crise. Dans l’un et l’autre
cas, ce ne seront pas non plus ceux qui ont mis fin à l’urgence
(pompiers) qui mettront fin à la crise. Ce seront d’autres
intervenants œuvrant à la sécurité des installations ou à la lutte
au crime qui seront habiletés à désamorcer la menace.
Nous proposons donc la définition suivante de la crise :
«Une situation dans laquelle une organisation se retrouve dans
l’incapacité, en tout en ou en partie, de remplir sa mission ou
menacée de l’être ».
Notre définition n’est pas sans rappeler celle de Seeger,
Sellnow ett Ulmer: «A specific, unexpected, and non-routine event,
or series of events, that create high levels of uncertainty and
threaten, or are perceived to threaten, an organization’s high
priority goals». 9
La politique du gouvernement canadien en matière de
communication, pour sa part, affirme que : «Une « crise » est une
situation qui porte atteinte en quelque sorte aux convenances, aux
traditions ou aux valeurs, à la sécurité ou à la protection du
public, ou encore à l'intégrité du gouvernement» 10. Bien qu’assez
peu précise, cette définition est aussi fondée sur les impacts de
la crise plutôt que sur ses causes.
Mais revenons à l’exemple de Lac-Mégantic pour décortiquer la
crise qui a suivi l’urgence.
Parmi les organisations incapables de remplir leur mission, en
tout ou en partie, on trouvera la municipalité, qui doit fournir
aux commerçants et aux résidents du centre-ville dévasté un lieu
de vie et d’opérations commerciales, des espaces de lotissement,
un système routier, l’eau courante, l’électricité, bref les
commodités urbaines.
La compagnie Montreal, Maine and Atlantic (MMA), propriétaire et
opératrice du train qui a déraillé, fait face à une crise de
confiance, résultant de sa défaillance opérationnelle et du drame
qui en a résulté. Tant les clients que les autorités qui
légifèrent (en l’occurrence Transport Canada) lui ont effet retiré
leur confiance. Transport Canada, pour sa part, a dû prendre des
mesures concrètes afin de respecter sa mission de sécurité des
transports et ainsi éviter la crise.
«Le Ministère est en contact avec les représentants locaux et avec
Chemin de fer Montréal, Maine & Atlantique… Le Bureau de la
sécurité des transports du Canada mène une enquête approfondie
afin de déterminer les causes de l'incident. Un observateur
ministériel a été nommé et me tiendra au courant des progrès de
l'enquête. Si des lacunes sont décelées, nous n'hésiterons pas à
prendre les mesures nécessaires », déclarait le ministre des
Transports dès le 7 juillet 11. Le lendemain, il ajoutait « Nous
collaborons pleinement à l’enquête du Bureau de la sécurité des
transports du Canada. Un observateur ministériel a été nommé et me
tiendra au courant des progrès de l'enquête. Je n'hésiterai pas à
prendre des mesures immédiates si des lacunes sont décelées sur le
plan de la sécurité» 12, en plus d’une litanie d’affirmations
amenées comme autant de preuves que le Ministère remplissait bel
et bien sa mission. Le 23 juillet, c’est une injonction
ministérielle qui rappelait aux compagnies ferroviaires leurs
obligations en vertu de la Loi sur la sécurité ferroviaire 13. Le
17 octobre, le Ministère resserre certaines normes de sécurité
relatives au transport des marchandises dangereuses14 ; le 10
janvier 2014, il émet de nouvelles normes sur les wagons-citernes
15.
Quant à la MMA, elle a fait bien piètre figure en publiant
notamment un communiqué dont la version française n’avait aucun
sens tant la traduction de l’anglais en était mal faite et dans
lequel elle affirmait avoir mené sa propre enquête, collaborer à
celle des autorités publiques et avoir envoyé du personnel à
Lac-Mégantic pour aider la population. Aucune explication, aucune
intention manifestée de revoir ses processus 16. D’ailleurs, la
MMA n’a jamais pu sortir de la crise. En dette de 90 millions de
dollars, elle s’est rapidement placée sous la protection de la Loi
sur les arrangements avec les créanciers 17 pour finalement être
vendue, marquant ainsi son incapacité à remplir sa mission.
Autre organisation dont la mission a été remise en question : le
corps de pompiers. Il risque d’être jugé inadéquat parce que trop
petit ou mal entraîné pour éteindre un incendie d’envergure
«normale» (ou habituelle), planifiable (ex. l’incendie d’une
résidence) ou si l’incendie prend des proportions insoupçonnées,
donc non planifiée), à laquelle la structure sociale ne peut
offrir de réponse adéquate, c’est alors potentiellement la crise
car la structure sociale n’est plus en mesure de remplir sa
mission (ex. La municipalité n’est pas en mesure d’assurer la
sécurité des citoyens parce que ses pompiers sont trop peu
nombreux ou non préparés à affronter ce qu’ils combattent). On se
référera ici au feu de forêt de 2013 à Prescott (Arizona) au cours
duquel 19 jeunes pompiers volontaires ont perdu la vie.
À Lac-Mégantic, comme à Prescott, c’est la deuxième possibilité
qui s’est produite. L’incendie avait tellement de force que les
pompiers de la municipalité n’ont pas pu le contrôler assez
rapidement pour sauver la vie des victimes. Nous verrons plus bas
que certaines mesures à cet effet ont été prises dans le cadre
d’initiatives plus larges. Mais il y a plus encore. La
localisation de la plupart des victimes dans un même établissement
du centre-ville à proximité de la voie ferrée (le désormais fameux
Musi-Café) fait qu’il n’aurait de toute façon peut-être pas été
possible de sauver ces vies. Du coup, la crise change de registre,
touchant non pas la capacité de la municipalité à éteindre
l’incendie mais celle des autres ordres de gouvernement d’assurer
un transport ferroviaire sécuritaire des matières dangereuses dans
les villes traversées par des rails. Les mesures de Transport
Canada mentionnées plus haut démontrent bien cet aspect.
Responsabilités organisationnelles et personnelles
On pourra rétorquer avec raison que les responsabilités
organisationnelles consistent en la délégation de responsabilités
personnelles à une organisation justement. Il convient en effet
d’analyser cet aspect. La responsabilité première de protéger sa
vie et celle des êtres ou du patrimoine naturel dont on a la
charge, revient à l’individu. Cela dit, depuis que l’homme s’est
doté de structures sociales, la responsabilité de la protection a
été déléguée à une entité organisationnelle. Dans le système
féodal, le seigneur devait théoriquement protéger ses sujets qui,
en retour, devaient faire fructifier ses terres. À notre époque où
les structures sociales sont beaucoup plus complexes et élaborées,
cette responsabilité est déléguée à des composantes
institutionnelles très souvent distinctes mais néanmoins intégrées
à une forme quelconque de gouvernement. Bien que le citoyen ait la
responsabilité première d’éteindre le feu dans sa demeure, il a
aussi la responsabilité d’appeler les pompiers à la rescousse car
la responsabilité d’éviter que le feu ne se propage à l’ensemble
de la collectivité leur est dévolue. Dans ces circonstances,
lorsqu’une urgence devient incontrôlable faute de ressources
institutionnelles adéquates, l’institution concernée entre en
crise car elle ne peut plus assurer sa mission d’assurer la
sécurité. Dans le cas d’un incendie, si les pompiers municipaux et
les forces de l’ordre sont en mesure d’éteindre le feu et de
protéger ceux et ce qui doit être protégé dans un délai
planifiable et planifié, il n’y a pas crise. Il y a simplement une
urgence contrôlée. À l’inverse, il y a crise au sein de ces
institutions civiles et, par extension dans l’environnement social
dans lequel elles s’insèrent, lorsqu’elles perdent le contrôle de
l’urgence.
Quoi qu’il en soit, la frontière reste floue entre
responsabilité individuelle assumée par l’individu et la
responsabilité individuelle collectivement déléguée à une
organisation.
À preuve, la Province de Québec poursuit trois employés de la MMA
pour négligence criminelle extrayant ainsi des individus de leur
environnement organisationnel et les obligeant, comme pour boucler
la boucle, à faire face à leurs responsabilités personnelles18.
Essai de typologie des crises
Nous avons postulé que le lieu sociologique où se situe la
crise est l’incapacité, totale, partielle ou appréhendée, pour une
ou plusieurs organisations de remplir sa mission. En gardant le
cas de Lac-Mégantic comme exemple principal, examinons maintenant
les types d’impacts provoqués par cette incapacité. Ce faisant,
nous pousserons encore plus l’analyse du concept de crise laquelle
peut toucher différents aspects de l’expérience humaine allant de
la survie pure et simple à la protection des droits de la personne
Type 1 : menace à la vie et à la sécurité
Les crises du premier type sont celles qui mettent en péril la
vie et la santé des humains et/ou des animaux et de
l’environnement. Les situations d’urgence qui peuvent les
provoquer sont d’ordres divers, allant des catastrophes naturelles
aux attaques terroristes en passant par les incendies, les
contaminations bactériologiques ou par déversement de produits
toxiques. C’est le type de crise qui se confond le plus souvent
avec l’urgence car lorsque la cause disparaît (tempête, crue des
eaux) ou est stoppée (incendie), la gestion de crise consiste à
redonner aux humains et autres organismes vivants la santé et
conditions de vie assurant cette santé.
Dans le cas de Lac-Mégantic, on peut mesurer cet aspect de la
gestion de crise à la capacité des instances municipales et
provinciales à prodiguer des soins médicaux aux blessés, à
procurer abri et nourriture à ceux qui avaient été évacués ou dont
le domicile avait brûlé ainsi qu’à nettoyer les sols et les eaux
contaminés par le pétrole s’écoulant des wagons déraillés. Si la
catastrophe avait eu lieu en janvier plutôt qu’en juillet, si les
blessés avaient été très nombreux, la gestion de cet aspect de la
crise en aurait été rendue beaucoup plus difficile.
C’est d’ailleurs dans un esprit d’amélioration de l’efficacité
des corps de pompiers en régions, et donc de diminution des
risques, que certains chefs de pompiers militent en faveur de
regroupements des unités locales en structures plus larges et plus
performantes19. C’est aussi dans la même veine que le gouvernement
du Québec, dans son budget déposé le 4 juin 2014, réserve des
fonds pour la mise en place d’un programme pour la formation des
pompiers volontaires et à temps partiel dans les municipalités, ce
qui signifie les petites municipalités 20.
Type 2 : menaces au bon déroulement des opérations
socio-économiques
Ce deuxième type ne concerne plus les crises qui mettent en
péril la vie ou menacent la sécurité. Il couvre plutôt les
événements qui nuisent aux opérations courantes d’une société et
qui occasionnent des pertes économiques ou sociales. Citons comme
exemples les pannes de réseaux informatiques ou électriques, les
grèves, le manque de liquidités et les faillites, les
manifestations populaires (blocages de routes, occupation de
locaux, brouillage d’ondes, etc.) et les pénuries. Dans la plupart
des cas, les impacts seront soit des pertes de revenus, pour les
organisations qui ont comme mission d’en générer, et l’incapacité
de livrer ce qui doit être livré, comme des biens et services ou
des programmes. Quant aux cause, certaines restent les mêmes que
pour le premier type, allant des catastrophes naturelles aux actes
terroristes, tandis que s’y ajoutent d’autres qui relèvent de la
«gestion du contrat social» (contestation menant à la grève ou à
la désobéissance civile). À propos de ces dernières, on notera le
concept de services essentiels en vertu duquel, en cas de grève,
certains postes dans les hôpitaux, les corps de police et de
pompiers, ne peuvent jamais être en grève afin de ne pas mettre en
péril la sécurité des citoyens et éviter ainsi les crises de type
1.
Dans le cas de Lac-Mégantic, le type 2 est illustré par les
pannes de courant, par l’incapacité des commerçants à commercer
(faute de locaux disponibles), par la fermeture des artères du
centre-ville, et autres. Autrement dit, la ville ne pouvait plus
remplir sa mission de fournir des espaces aux commerçants et
autres gens d’affaires pour y exercer leurs activités ce qui fait
que ces derniers ne pouvaient remplir leur mission de vendre leurs
biens et services.
Et cette crise peut perdurer. En mai 2014, les commerçants se
plaignaient du dédale bureaucratique dans lequel ils avaient dû se
hasarder, ce qui a ralenti la reconstruction, notamment pour ceux
dont le local n’avait pas été rasé par l’incendie 21. Déjà, il
avait fallu attendre jusqu’au 6 avril 2014 pour qu’un passage
permettant aux piétons et cyclistes de traverser la rivière
Chaudière, qui sépare la ville en deux, soit rétabli, facilitant
ainsi les opérations quotidiennes. C’est aussi au cours de cette
même période que la mairesse Roy-Laroche a organisé des tables de
discussion aux quelles les citoyens étaient invités à penser
ensemble l’avenir de leur ville 22.
Type 3 : menace à la capacité de gouverner
Suite logique ou corollaire du type 2, le type 3 se caractérise
par une incapacité pour les instances gouvernantes d’exercer leur
pouvoir exécutif, législatif ou judiciaire. Ce sont les opérations
de gouvernance qui sont menacées ou paralysées.
C’est une crise de ce type qu’a frôlé l’Allemagne en février
2014, lorsque la survie de la coalition formant le gouvernement a
été mise en péril à la suite du scandale dans lequel a été
impliqué le ministre Hans-Peter Friedrich et qui a mené à sa
démission. On notera que ce n’est pas la démission qui a provoqué
la crise (il existe des mécanismes permettant de remplacer
facilement un ministre) mais bien la nature des actes qui lui
étaient reprochés, lesquels mettaient en jeu le bien-fondé même de
la Coalition 23.
Le Liban vit présentement ce type de crise alors que les partis
formant le gouvernement n’arrivent pas à s’entendre sur un
candidat et que le mandat du président sortant s’est terminé. La
crise n’est pas à son paroxysme puisqu’un mécanisme permet la
nomination d’un président intérimaire mais elle est assez
importante pour qu’une demande d’amendement à la Constitution,
modifiant les règles de l’élection, soit proposée 24.
Et c’est pour éviter ce type de crise que le conseil municipal
de Lac-Mégantic a demandé en juillet 2013 une dérogation à la loi
obligeant les municipalités du Québec à tenir des élections à tous
les quatre ans. Le vote était fixé au 3 novembre, la mairesse et
les conseillers ont estimé qu’une élection pouvait être
préjudiciable à la gestion de la crise 25. En effet, d’une part,
une campagne électorale aurait pris trop du temps des élus, temps
qu’ils n’auraient pas pu consacrer à la gestion de la crise.
D’autre part, une nouvelle équipe au conseil municipal aurait
perdu un temps précieux à se familiariser avec tous les aspects de
la situation. Le report de l’élection a été approuvé par le
gouvernement du Québec, et le conseil reste en place pendant deux
années additionnelles sans avoir à se faire réélire. En novembre
2015 toutefois, la municipalité devra tenir des élections mais le
mandat des élus ne sera que de deux ans de façon à tenir un autre
scrutin en 2017 en même temps que le reste de la province.
Type 4 : crise idéologique ou menace aux droit et libertés
Ce quatrième type de crises nous amène à approfondir la notion
de mission pour toucher les valeurs que défend cette dernière.
Plus philosophique comme concept, il n’en comporte pas moins des
impacts importants, primordiaux même, puisqu’ils remettent en
cause les fondements de l’organisation sociale. Les crises
idéologiques tirent le plus souvent leur origine de luttes pour
acquérir certains droits ou pour abolir des exclusions. Longue
lutte pour la reconnaissance et la mise en œuvre du principe
d’égalité, l’histoire des africains-américains regorge d’exemples
de crises du type 4.
En France, la loi Taubira sur le mariage pour tous modifie une
partie de la mission de l’État français, lequel a la
responsabilité de marier des couples ou, au besoin, de dissoudre
des mariages. La question qui se pose ici est celle des valeurs
qui sous-tendent cette responsabilité. Celle-ci existe-t-elle en
vertu de la survie de l’espèce ou de l’importance de sceller
civilement un lien interpersonnel privé (par opposition à
professionnel ou civil)? Les diverses manifestations publiques qui
ont eu lieu et se poursuivent, qu’elles appuient ou dénoncent la
loi, ne sont que la pointe d’un iceberg et ne définissent pas la
crise. Ce sont plutôt les tensions qui sont apparues, qui risquent
de bouleverser le tissu social et qui génèrent une situation qui
pourrait faire dire que le pays est en crise.
Dans le cas de Lac-Mégantic, l’une des options pour s’assurer
que la crise de juillet 2013 ne se reproduira pas, serait de
changer le tracé du chemin de fer pour lui faire contourner la
ville au lieu de la traverser comme c’est le cas maintenant. Or la
question que pose le ministre des Affaires municipales, Pierre
Moreau, est la suivante : «Est-ce que le fait d'agir d'une façon à
Lac-Mégantic constitue une iniquité pour l'ensemble des autres
municipalités ou une obligation d'agir de la même façon? Auquel
cas, vous avez une idée très rapide des coûts qui seraient
engendrés». Car 500 autres municipalités du Québec sont traversées
par une voie ferrée 26. La valeur en jeu est donc l’équité et le
souci de la respecter démontre bien la distinction entre urgence
et crise. Lorsque le déraillement s’est produit à Lac-Mégantic,
occasionnant une catastrophe et des opérations d’urgence, personne
n’a remis en question la nécessité de concentrer tous les efforts
et les ressources possibles pour stopper les ravages. Plus tard,
un consensus social tacite semble s’être établi sur le fait qu’il
fallait aider la municipalité à reprendre ses opérations. Mais
lorsque l’on en arrive aux actions préventives, il est logique de
considérer tous les lieux où une crise est possible de survenir et
non seulement le lieu où elle est effectivement survenue. La
question est assez importante pour que le gouvernement du Québec
se donne le temps de bien évaluer les coûts et les risques avant
de procéder à la construction de cette voie de contournement. On
ne saurait mettre trop l’accent ici sur l’importance de la
communication sensible qui devra s’établir entre le gouvernement,
la municipalité de Lac-Mégantic et les autres municipalités
potentiellement à risque.
Notes sur la «crise» d’image
Parmi les causes possibles à une incapacité ou une capacité
diminuée à conduire ses opérations (crise de type 2), l’une se
démarque des autres : la perte de confiance. Or, si la perte de
confiance d’un individu envers une organisation n’a que peu
d’impact, c’est le poids du nombre qui fait la différence. Ce
nombre, cette masse critique, se constitue en quelque sorte par la
communication vue ici comme l’acte social qui permet l’échange
d’informations et d’opinions entre individus. Deux types de
communications entrent ici en jeu : la communication médiatique et
la communication interpersonnelle. Par la première, des organes de
presse (journaux, radios, télés, sites web) relaient informations
et opinions à une masse d’individus, contribuant ainsi à
disséminer ces faits et jugements au sein d’une population donnée.
Quant à la communication interpersonnelle, ses canaux de
transmission sont plutôt le bouche à oreille (en personne ou par
téléphone) et l’écrit (lettre, fax, email). Depuis l’avènement du
web 2.0 cependant, elle inclut aussi les médias sociaux, qui par
l’entremise des réseaux auxquels ils connectent l’individu,
accroissent de façon exponentielle la vitesse de constitution
d’une masse critique qui partage une même information et une même
opinion. Si ces dernières véhiculent une image négative d’une
organisation, celle-ci risquera sans nul doute de perdre la
confiance de ladite masse, ce qui nuira à ses opérations
(généralement la vente de produits ou la prestation de services).
C’est cette image négative formée et diffusée à l’échelle
planétaire à une vitesse qui frôle l’instantanéité que l’on nomme
«bad buzz». Il importe de souligner ici que si la vitesse est ici
un élément clé, elle ne définit pas la nature de la crise
potentielle. Quelle que soit la vitesse à laquelle le bad buzz se
forme et grandit, il ne constitue seulement qu’un signal que
quelque chose ne tourne pas rond. C’est donc sur ce quelque chose
qu’il faut agir pour prévenir ou stopper la crise. Ainsi,
lorsqu’ils décrivent les actions à poser lorsque se produit l’un
des trois types de «crises» susceptibles de se produire sur les
réseaux sociaux (communicationnelles, structurelles,
émotionnelles), Boussicaud et Dupin en viennent toujours à décrire
des situations qui se situent hors des médias sociaux, tels le
changement de logo de la compagnie Gap, la mauvaise qualité d’un
produit ou un licenciement. Ces situations se seraient produites
et auraient eu les mêmes conséquences avec ou sans les médias
sociaux. Il ne faut donc pas confondre la part de la mission qui
ne peut être remplie avec la vitesse à laquelle cette incapacité
se produit 27. Que l’opinion négative se forme dans les marchés
publics, dans les cafés du coin ou sur Twitter, ne change rien à
la nature de l’incapacité à remplir sa mission, si tel est le cas.
Conclusion
Que pouvons-nous, d’ores et déjà, tirer comme conclusions, ne
seraient-ce que préliminaires, notamment à partir du cas de
Lac-Mégantic?
Une première conclusion, assez évidente, est que nous vivons
dans un environnement qui n’a pas été conçu pour ce que nous lui
demandons. Ainsi, Lac-Mégantic a été fondée au milieu du 19e
siècle pour prendre son essor commercial et industriel en 1879,
avec l’arrivée du chemin de fer qui lui ouvrait déjà la voie tant
vers l’est du Québec que vers l’État américain du Maine 28. Et
comme bien d’autres villes du monde occidental, elle grandira de
part et d’autre de sa gare et des rails. Mais la situation a bien
évolué depuis 136 ans. Les matières dangereuses, dont le pétrole
brut, sont de plus en plus fréquemment transportées en même temps
que la technologie s’est raffinée. Dans les dernières années
uniquement, le transport ferroviaire de pétrole brut en Amérique
du Nord, par les deux principaux transporteurs canadiens, est
passé de 500 à environ 140 000 wagons-citernes comme nous
l’indique une étude du Sénat canadien initiée le 28 novembre 2012,
soit quelques mois avant la catastrophe de Lac-Mégantic 29.
Par ailleurs, les avancées technologiques permettent dorénavant
de construire des wagons-citernes de type DOT-111, utilisés pour
le transport du brut au Canada et aux États-Unis, qui soient plus
sécuritaires que ceux qui ont déraillé à Lac-Mégantic, lesquels
avaient été construits selon les anciennes normes et pas encore
retirés de la circulation, la réglementation n’ayant pas suivi
l’évolution technologique assez rapidement 30. L’une des
recommandations du Sénat est d’ailleurs d’accélérer l’adoption de
la nouvelle norme.
Le Sénat recommande aussi, et c’est peut-être encore plus
important pour la prévention d’autres crises comme celle de
Lac-Mégantic: «Que le gouvernement fédéral prenne l’initiative
d’une révision majeure et indépendante du régime de sécurité, des
normes et des pratiques du secteur ferroviaire canadien afin
d’améliorer sensiblement la sécurité du transport ferroviaire de
matières dangereuses au Canada» 31. Plus loin dans le rapport, il
décrit le principe qui, suppose-t-on, devrait guider le
gouvernement à cet égard, soit l’obtention «contrat social»,
analogue à la Social Licence to Operate :
«L’obtention d’un permis social est essentielle pour permettre
aux infrastructures prévues à cet effet de transporter des
hydrocarbures ou tout autre type de produit dangereux…Mme Brenda
Kenny, présidente-directrice générale de l’Association canadienne
de pipelines d’énergie, a évoqué le fait que, dans le climat
actuel, il ne suffit plus d’obtenir un permis de l’organisme de
réglementation pour pouvoir réaliser des projets d’énergie. Il
faut désormais comprendre que la sécurité publique n’est plus
seulement un enjeu technologique; elle implique également la
création d’un sentiment général de sécurité et de confiance à
l’égard du fonctionnement des installations et des organismes qui
réglementent leur exploitation. C’est pourquoi un système de
sécurité solide, une volonté explicite de protéger
l’environnement, la transparence, des consultations précoces et
l’inclusion permanente du public constituent des conditions
essentielles à l’obtention du « permis social » de construire ou
d’exploiter des systèmes énergétiques 32.
Nous interprétons cette démarche comme une manière de dresser
le bilan de ce qui existe parfois depuis longtemps comme
équipements, infrastructures et façons de faire de façon à y
adapter le commerce actuel, et notamment le transport, des
produits pétroliers.
Par ailleurs, toujours dans notre monde où les changements se
précipitent de plus en plus rapidement, il faut non seulement
apprendre à identifier et à analyser les situations à risque mais
aussi mieux organiser la réponse aux urgences et aux crises. Le
plaidoyer des chefs pompiers évoqué plus haut pour un regroupement
des forces régionales en est un signe. Et ce n’est pas le seul
problème. Lors du Forum sur la sécurité incendie 2012, Michel
Richer, directeur général de l’École nationale des pompiers,
évoquait des problèmes de financement, une baisse des demandes
d’admission et un manque d’infrastructures de formation et de
qualification professionnelle 33. À un atelier du même forum, on
évoquait par ailleurs, la baisse du nombre des pompiers
volontaires, surtout présents dans les petites villes, ainsi que
les problèmes de formation et de reconnaissance qu’ils rencontrent
34
En ce qui concerne la réponse à la crise dans les opérations
qui ont résulté du déraillement et de l’incendie, nous avons déjà
mentionné les tracasseries paperassières et bureaucratiques
auxquelles les commerçants et autres gens d’affaires se sont
heurtés, signe du manque de préparation des institutions
gouvernementales face à une situation de cette ampleur.
L’instauration par le gouvernement français, il y a quelques
mois, de Zones de sécurité prioritaires pour lutter contre la
délinquance, dont les manifestations sont susceptibles de générer,
séparément ou en même temps, l’un ou l’autre des quatre types de
crises, nous apparait comme un effort de structuration de la
réponse à un phénomène jugé critique 35.
Le gouvernement canadien a, pour sa part, adopté une approche
globale en mettant à la disposition de ses institutions et de
leurs gestionnaires, un Cadre stratégique de la gestion du risque,
entré en vigueur en août 2010 36. Jusqu’à quel point Transport
Canada en a-t-il fait usage au cours des trois années ayant
précédé la crise de Lac-Mégantic? Nous ne saurions le dire.
Toutefois, et bien que ne faisant aucunement référence à ce cadre,
le comité permanent sénatorial prône l’instauration d’une culture
de la sécurité dont la définition a été élaboré par Transport
Canada et à laquelle ont souscrit les deux principaux
transporteurs ferroviaires canadiens, la compagnie des chemins de
fer nationaux du Canada et le chemin de fer canadien Pacifique
limité 37 Ces documents et principes n’ont pas suffi pour éviter
la tragédie de Lac-Mégantic car une culture ne s’implante pas en
trois ans même si ses principes sont louables :
«La culture de sécurité d’une organisation est le produit des
valeurs, des attitudes, des perceptions, des compétences et des
modes de comportement individuels et collectifs qui déterminent
l’engagement envers le système de gestion de la santé et de la
sécurité de l’organisation, ainsi que le style et la compétence de
l’organisation en cette matière» 38 .
Nous semblons être sur la bonne voie cependant en mettant de
l’avant une approche systémique pour adapter l’analyse et la mise
en œuvre des opérations à une réalité qui semble trop souvent nous
dépasser.
François Miville-Deschênes, le 6 juillet 2014
A propos
François Miville-Deschênes est Consultant en communication
Titulaire de deux maîtrises, l’une en Histoire et l’autre en
Communications publiques, de l’Université Laval à Québec, François
Miville-Deschênes a fait carrière dans la fonction publique
canadienne où il a touché à tous les aspects de la communication
organisationnelle, des relations de presse locales aux événements
internationaux en passant par la communication interne et de
crise. Il agit maintenant comme consultant et enseigne à temps
partiel au programme de Communications sociales de l’Université
Saint-Paul d’Ottawa.
Notes
1. Danielle Maisonneuve, Jean-François Lamarche et Yves
Saint-Amand, Les Relations publiques : Dans une société en
mouvance. 3e édition. Presses de l’université du Québec. Québec,
2003. p 344-345.
2. Christophe Roux-Dufort, La vulnérabilité organisationnelle à la
loupe : entre fragilité et ignorance. Télescope, vol. 16, no 2,
printemps-été 2010, p. 1-21
3. Thierry Libaert, La communication de crise, Dunod, Paris, 2005,
p. 26, fig. 1.2 et 1.3)
4. Christophe Roux-Dufort, «La vulnérabilité organisationnelle à
la loupe : entre fragilité et ignorance», Télescope, vol. 16, no
2, p.16
5. Christophe Roux-Dufort, La vulnérabilité organisationnelle à la
loupe : entre fragilité et ignorance. Télescope, vol. 16, no 2,
printemps-été 2010. p. 18
6. Didier Heiderich et Natalie Maroun, «Relations publiques de
crise. Une nouvelle approche structurelle de la communication en
situation de crise». Magazine de la Communication de crise et
sensible. Janvier 2014.
7. Site web de Sécurité publique Canada,
http://www.publicsafety.gc.ca...0 , consulté le 22 février
2014
8. Site web du Secrétariat du conseil du Trésor du Canada
http://www.tbs-...consulté le 15 juin 2014
9. Matthew W. Seeger, Thimoty L. Sellnow et Robert R. Ulmer.
Communications and Organizational Crisis. Greenwood Publishing
Group. 2003, p. 233
10. Site web du Secrétariat du conseil du Trésor du Canada,
http://www.tbs-sct.gc...consulté le 15 juin 2014
11. Communiqué de presse de Transport Canada Déclaration du
ministre Lebel relativement à un incident ferroviaire survenu à
Lac-Mégantic (Québec), 7 juillet 2013.
http://news.gc.ca/web/article-fr.do?mthd=advSrc...
consulté le 21 avril 2014
12. Communiqué de presse de Transport Canada. Le ministre lebel
fait une déclaration au sujet du déraillement survenu à
Lac-Mégantic. 8 juillet 2013.
http://news.gc.ca/we... consulté la dernière fois le 15 juin
2013)
13. Communiqué de presse. Transport Canada. 13 juillet 2013,
Transports Canada annonce une injonction ministérielle pour
renforcer la sécurité ferroviaire
http://nouvelles.gc.ca/web/article-fr.do?nid=831429
consulté le 21 avril 2014
14. Communiqué de presse. Transport Canada. 17 octobre 2013. Le
gouvernement Harper prend des moyens pour accroître la sécurité du
transport des marchandises dangereuses
http://news.gc.ca/web/article-fr.do?mthd=advSrch&crtr.page=7&crtr.dpt1D=6695&nid=781739
consulté le 21 avril 2014
15. Communiqué de presse. Transport Canada. 10 janvier 2014
Transports Canada agit pour accroître la sécurité du transport des
marchandises dangereuses.
http://news.gc.ca/web/article-fr.do?mthd=advSrch&crtr.page=...69
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de la MMA prévoit le retour du pétrole sur les rails»
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u-petrole-sur-les-rails/569005 consulté le 6 juin 2014
Geneviève Proulx, Tragédie à Lac-Mégantic. Faillite de MMA : délai
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26. Ronan Boussicaud et Antoine Dupin. Tout savoir sur... La
marque face aux bad buzz - Anticiper et gérer les crises sur les
médias sociaux. 1.5 Typologie des crises Collection dirigée par
Henri Kaufman, Roubaix. Éditions Kawa. 2012
27. Site web de la municipalité de Lac-Mégantic, consulté le 11
juin 2014,
http://www.ville.lac-megantic.qc.ca/la-ville/portrait-de-la-ville/historique/
.
28. Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement
et des ressources naturelles, Transporter l’énergie en toute
sécurité. Une étude sur la sécurité du transport des hydrocarbures
par pipeline, navire-pétroliers et wagons-citernes au Canada.
Sénat du Canada, Ottawa. Août 2013, p. 39
29. Radio-Canada avec La Presse Canadienne, Des normes plus
sévères pour les wagons de train DOT-111, 10 janvier 2014.
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/politique/2014/01/10/008-ottawa-transport-ferroviaire-normes-severes-construction-wagons-dot-111.shtm
l , consulté le 12 juin 2014
30. Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement
et des ressources naturelles, Transporter l’énergie en toute
sécurité. Une étude sur la sécurité du transport des hydrocarbures
par pipeline, navire-pétroliers et wagons-citernes au Canada.
Sénat du Canada, Ottawa. Août 201, p. 2.
31. Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement
et des ressources naturelles, Transporter l’énergie en toute
sécurité. Une étude sur la sécurité du transport des hydrocarbures
par pipeline, navire-pétroliers et wagons-citernes au Canada.
Sénat du Canada, Ottawa. Août 2013, p.7
32.
http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/securite-incendie/securite-incendie-quebec/forum-2012/actes-presentations/11512.html
, consulté le 12 juin 2014).
33. Actes du Forum sur la sécurité incendie 2012.
http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/securite-incendie/securite-incendie-quebec/forum-2012/actes-presentations/10033.html
consulté le 12 juin 2014
34. Portail du gouvernement français
http://www.gouvernement.fr/gouvernement/zones-de-securite-prioritaires-un-premier-bilan-encourageant
, consulté le 12 juin 2014
35.
http://www.tbs-sct.gc.ca/pol/doc-fra.aspx?id=19422§ion=text
consulté le 15 juin 2014
36. Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement
et des ressources naturelles, Transporter l’énergie en toute
sécurité. Une étude sur la sécurité du transport des hydrocarbures
par pipeline, navire-pétroliers et wagons-citernes au Canada.
Sénat du Canada, Ottawa. Août 201, p.11
37. Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement
et des ressources naturelles, Transporter l’énergie en toute
sécurité. Une étude sur la sécurité du transport des hydrocarbures
par pipeline, navire-pétroliers et wagons-citernes au Canada.
Sénat du Canada, Ottawa. Août 2013, p.48 . Voir aussi
http://www.tc.gc.ca/fra/securiteferroviaire/publications-640.htm
consulté le 12 juin 2014).
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