Le logobusting consiste à détourner les logos des groupes
mis en cause en repensant les slogans, bien souvent dans un
contexte non conventionnel. Ainsi nous gardons tous en mémoire les
célèbres logobusting « Faisons la nique à Nike » ou « Totalement
irresponsable, Finalement coupable ».
En France, le média privilégié de diffusion reste Internet,
cependant on voit apparaître cette communication sous d’autres
modes. Par ailleurs, on distingue deux modes différents dans cette
action de dénigrement de logo. L’action coup de poing qui vise à
dénoncer une société de ses agissements est un des modes, comme on
a pu le voir lors de la catastrophe Erika où les publicités de
Total étaient détournées pour accuser le groupe d’être responsable
de cette marée noire.
Ces publicités ont circulé pendant des mois sur Internet, il
constitue le média privilégié pour ce genre d’événement. L’autre
pratique suit plus un phénomène de mode aux deux sens du terme. En
effet il s’agit plus de transformer un logo à des fins parodiques
sans pour autant dénoncer un travers ou une non application de la
RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) par un grand
groupe. Pour ce cas de figure, le support de communication est le
vêtement, en effet ce sont bien souvent des tee-shirt où l’on peut
lire « Mad’intosh » qui fait référence au Macintosh d’Apple ou
dans un registre plus vulgaire « niqué » qui fait référence au
groupe Nike.
Cette nouvelle arme est très répandue en Belgique.
En effet les ONG et particulièrement les défenseurs de la
cause alter mondialiste, tel que le groupement Oxfam en font une
arme de dénonciation-communication très efficace. Ainsi Oxfam, via
sa branche jeunesse « Basta ! » organise actuellement un concours
de logobusting sur Ikea, afin de dénoncer la fabrication d’objets.
Certaines associations organisent même des ateliers qui visent à
expliquer le choix de l’entreprise, ses non applications ou doutes
quant à sa responsabilité sociale, par rapport à sa production
dans les pays en voie de développement. Ces ateliers permettent de
changer sa vision sur la publicité et de passer à l’action
critique et créative
Cette nouvelle tendance qu’est le « casse-logo » est promise à
un avenir florissant, il offre la possibilité aux ONG ou à tout
individu de dénoncer des activités d’une société non conforme aux
valeurs éthiques et sociales en se servant de l’image du groupe.
Il est à la fois un instrument d’actions lors de rassemblements et
avant tout un formidable outil de diffusion, par le biais du
visuel : prospectus, affiches, diffusion sur Internet (blogs,
mails…) Ce mode semble être un moyen efficace car il est visuel,
donc plus facilement diffusable et mémorisable. De plus il touche
aux valeurs de l’entreprise et interpelle l’individu sur un
terrain connu.
Si l’on se place du côté de l’entreprise, on ne peut que lui
conseiller de l’inclure dans sa typologie de gestion de crise et
de réfléchir à des solutions principalement d’ordre juridique.
Catherine Fauchoux, Diplômée 2005 d’un Master spécialisé en
Intelligence Economique. Etudie les tendances de communication de
crise en ligne et les méthodologies de gestion de crise.
Magazine de la communication de crise et sensible.
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