L'UE
a importé depuis les USA 1000 tonnes du maïs transgénique bt10
interdit à la vente et les arguments rassurants développés par les
autorités US et Syngenta, le producteur de ce maïs, masquaient la
vérité : de quoi décrédibiliser pour longtemps la
communication des pro-OGM. Dans un communiqué très ferme (1), Bruxelles demande
des explications aux USA et à Syngenta. Rappelons les faits.
Syngenta a commercialisé par erreur et illégalement un maïs
transgénique bt-10
expérimental et ceci pendant quatre ans avant de s'en apercevoir. 1000 tonnes de ce maïs ont été importé en Europe
depuis les États-unis.
Argument rassurant
Se voulant rassurants au moment de la révélation de l'affaire
en Mars 2005, Syngenta précisait dans un communiqué "La protéine Bt
produite par ces lignées est identique à celle produite par les
lignées Bt11, complètement approuvées et commercialisées. Cela ne
change donc aucunement le profil du maïs, tant au niveau de
l’alimentation, de la santé que de l’environnement. ".
SiOIC doutait de la validité de cet argument en raison de la
complexité du vivant nous pensions que celui-ci pourrait
convaincre les politiques et les médias.
Les autorités US ont caché la présence d'un gène sur le
bt-10
Il s'avère que l'argument de la similarité totale entre le
bt-10 et le bt-11 masquait la vérité. Selon le communiqué de Bruxelles, "les autorités américaines n'ont pas
informé la Commission que le Bt-10, contient contrairement au
Bt-11, un gène conférant une résistance à un antibiotique,
l'ampicilline".
Grave erreur de communication
Cette absence de transparence des autorités US et de la firme
Suisse est une erreur conséquente en communication de crise.
D'abord, il sera difficile de nous expliquer que le maïs
transgénique bt10 n'est pas
nocif pour l'homme ou pour l'environnement : sinon pourquoi avoir
conserver le silence sur la présence du gène incriminé ? Ensuite, toute communication de
Syngenta et des autorités US sur les OGM demeureront suspects et ceci pour longtemps.
En effet, toute communication de crise fondée sur le déni se veut
inopérante voir nocive lorsqu'elle cache des faits qui pourront
être révélés ultérieurement : d'abord elle décrédibilise toute
communication à venir, ensuite elle crée les conditions d'un
feuilleton qui influencera indirectement l'ensemble de la filière,
pour le plus grand plaisir des détracteurs des OGM.
DH
(1) UE|
Le communiqué de Bruxelles
(2) ogm.org|
La position des semenciers
Syngenta|
Le communiqué de crise de Syngenta (en anglais)
CCC |
OGM : un incident inquiète l'industrie
alimentaire aux USA
|
A lire également à ce sujet : la presse Suisse ( qui fait référence à
OIC )
A lire sur l'opacité concernant les dangers des OGM
Terre-net |
Maïs OGM - Le Crii-Gen « exige la levée du secret industriel »
A lire sur la multiplication des pollutions génétiques :
Inf'OGM|
L'inacceptable politique du fait accompli
A lire à ce sujet
Génétiquement
incorrect, Gilles Eric SERALINI
L'auteur démystifie dans ce livre les concepts génétiques en
circulation et nous donne les moyens de faire la part entre certitudes
et mirages, entre avancées, risques et dangers. Clair, argumenté, ce
livre devrait être lu par tous ceux qui s'intéressent aux OGM.
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* Gilles-Éric Séralini est professeur
des universités en biologie moléculaire à l'université de Caen. Expert depuis 1998 au sein de deux commissions
gouvernementales françaises chargées d'évaluer les OGM avant et après
leur commercialisation, il préside aussi le conseil scientifique du
Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie
génétique (CRII-GEN).
Mots clés : OGM, bt10,
bt-10, bt11, bt-11, communication de crise OGM, maïs transgénique,
désinformation OGM, crise OGM, communication OGM, communication
union européenne, EPA, USDA |