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Interviews en situation de crise : l'éternelle loi des faits et... des gestes

Connaissez-vous la règle des 20 premières secondes ? Cette dernière consiste dans un montage télé, à ne retenir uniquement que les 20 premières secondes d’une interview. Mais ce n’est pas nécessairement le non respect de cette règle du droit au but, où l’essentiel de l’information se doit d’être placé en début de réponse qui est le plus à redouter en communication de crise. De longs silences, un regard désespérément rivé sur une feuille de papier, des hésitations répétées seront, en terme d’image, autrement plus désastreux. De tels détails suffisent en effet à donner l’impression (parfois fondée) que celui ou celle qui s’exprime éprouve un sentiment d’embarras ou dissimule la vérité.

En fait, Le petit écran use d’un double langage où gestes et intonation apportent autant, voire plus d’information sur la réalité d’une situation que les communiqués officiels. D’où la nécessité d’inscrire un médiatraining dans tout dispositif de prévention des crises. En quelques séances, chefs d’entreprise et porte-parole y apprendront à hiérarchiser leurs messages, à déjouer les questions pièges et à avoir plus d’assurance.Mais surtout, ils apprendront à rester eux-mêmes. Car en télévision seule l’authenticité est payante. Trop souvent pourtant, sous prétexte de faire preuve d’empathie avec les familles de victimes, certains jouent d’émotions de circonstance. Et d’autres, (quand ce ne sont pas les mêmes) alors qu’il serait plus utile de savoir reconnaître une erreur, d’avoir recours au mensonge, au risque de perdre définitivement la confiance de l’opinion publique.

Tôt ou tard notre corps finit par laisser transparaître la vérité. Au grand dam de ceux qui passent leur temps à "bétonner" leurs argumentaires presse. Bill Clinton avec l’affaire Monica Lewinski et Jack Lang lors de sa nomination au gouvernement en donnèrent une illustration grâce à un même micro-comportement : le grattage de nez ! Si l’on en croit les travaux de scientifiques américains et français, l’afflux de sang dans les micros vaisseaux de cette partie du visage, entraîne une démangeaison irrépressible propre aux situations de mensonge. Ainsi, même pour les plus aguerris, il convient de ne pas oublier la part prépondérante de la communication non verbale. Selon Mérabian*, elle représenterait près de 80% de ce qui marque les téléspectateurs! Et quand on sait qu’un passage dans un JT vaut dix articles en presse quotidienne...

*psychologue américain

Rédacteur : daniel murgui-tomas conseils
Médiatraining et prise de parole en public

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tél. 01 55 25 84 03 fax. 01 55 25 84 04

Le Vendredi 26 Janvier 2001 © Tous droits réservés par l'auteur.